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LES CRIS DE LA RUE
8 novembre 2013

cinéma

21-10-2013 22:43 - «Mémoire noire» d’Ousmane Diagana : « Mon film est une alerte »
«Mémoire  noire» d’Ousmane Diagana : « Mon film est une alerte »

Le jeune cinéaste mauritanien Ousmane Diagana braque ses projecteurs sur les événements de 1989 avec un court métrage titré «Mémoire noire.»Entretien. 

Pourquoi avoir choisi de traiter une thématique aussi délicate que celle des événements 1989 ?

Il faut savoir que mémoire noire n'est pas un film sur les événements des 1989... C’est un film sur ce que moi j'appelle un génocide au sein de l'armée mauritanienne dans les années 90. Et pour moi il n’y'a pas de thématique délicate, j'ai choisie de faire un film sur la mémoire. 

C’est parce que je suis un mauritanien choqué par le comportement de mes compatriotes que j’ai décidé de faire ce film. Faire un film suffisamment fort pour faire comprendre aux Mauritaniens jusqu'où le fanatisme racial, caractérisé par l'intolérance, le refus et la négation de l'autre, peut nous conduire. En montrant la bêtise humaine je veux que ce film soit une alerte pour les communautés Mauritaniennes et peut-être mêmes d’autres.

Que représente la ville de oualata dans le film?

Le film n'est pas tourner à Oualata, mais un long témoignage de Mahamadou Sy l'auteur de « l’enfer d'Inal », un rescapé de la prison d'Inal. Vingt ans après et sept ans après la chute du dictateur Maaouya, Mahamadou Sy, revient en Mauritanie, un long en passant par les villes et camps de La Guerra, Inal et Jreïda, il m’a conduit sur les lieux de son emprisonnement.

Il faut savoir que sous le régime du dictateur Ould Taya, certaines villes de notre chère Mauritanie abritant des bases militaires, se sont transformées en camps de la mort pour des centaines de militaires noirs. 

Pourquoi avoir choisi Mahamadou Sy ?


Le personnage principal du film est Mahamadou Sy, j'en profite pour saluer son courage, rarement j'ai rencontré un homme aussi courageux et aussi humain que lui... Voilà pourquoi, le choix de Mahamadou Sy, il raconte son histoire, les horreurs, la perte des ses amis avec beaucoup d’émotion, mais sans haine, la précision dans la description des tortionnaire, la rigueur dur récit, les noms des acteurs et de leurs complices cités en clair et surtout sa capacité d'aller de l'avant. 

Quel regard portez-vous sur le cinéma mauritanien ?
Le cinéma va très mal en Mauritanie malheureusement, très mal encadré, Malgré l’émergence des réalisateurs en herbe très talentueux. Je pense qu’il faut un peu plus de sérieux dans le secteur du cinéma en Mauritanie. 

Quelles sont les difficultés qu’on rencontre quand on veut faire du cinéma en Mauritanie? 

Pour ma part quand j'ai commencé à faire le cinéma, il n’y'avais rien en Mauritanie, aucune infrastructure cinématographique, pas de société de production, mais très vite en 2005, j'ai croisé Abrahmane Ahmed Salem de la maison des cinéastes, qui m'a beaucoup soutenu, on se bagarre de temps en temps, on se dispute, mais il reste un grand frère, un mentor incontournable pour moi. 

Propos recueillis par Mohamed Coulibaly (Stagiaire)

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